La statuaire des monuments aux morts de la région Occitanie
Bruno Devillers (octobre 2018).

une vidéo avec sélection de quelques monuments aux morts de la région classés par thèmes.

Bruno DEVILLERS présente ,ici, sous forme de diaporama, une approche de la statuaire des Monuments aux Morts qui ont couvert la France de l’Après-guerre.
A partir d’un échantillon de monuments présents à travers la région Occitanie, (Ariège, Aude, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Hérault, Tarn, Tarn et Garonne) relevés par Bruno DEVILLERS à l’occasion de l’inventaire international conduit par l’Université de Lille sous l’égide de la Mission du Centenaire, se révèlent les thèmes suivants :

L’élan patriotique entretenu depuis la défaite de Sedan (1871) aux fins de revanche et de reprise de l’Alsace et de la Lorraine. Certains de ces premiers Monuments qui valorisent le sursaut et la remobilisation du peuple sont réalisés au début du siècle (Tarbes 1913, Carcassonne 1914).

La protection du pays assurée par la jeunesse en armes exprimée par le Poilu sentinelle qui veille l’arme au pied sur les villages.

La défense du Drapeau qui valorise l’abnégation et le sacrifice individuel pour la cause et l’honneur communs.

L’héroïsation du soldat qui personnifie cet engagement sous la forme simplissime de bustes ou d’hermès à l’antique.

L’ hubris guerrière, expression de la démesure de la violence que génèrent les combats, ici glorifiée par la victoire finale.

L’effroi et la souffrance ressentis par les combattants eux-mêmes broyés par la mécanique absurde de la guerre. L’expression des artistes, parfois très forte (Villeneuve à Aniane, 34, Bourdelle à Capoulet et Jugnac, 65), porte en elle un sentiment de compassion intense pour le sacrifice de toute une génération.

La Mort, sacrifice ultime  représentée par des soldats mourant ou gisants, images glacées sensées appeler au souvenir. Elles sont souvent le fait de communautés très religieuses insistant sur la résurrection espérée et les retrouvailles attendues dans la vie éternelle.

Le Deuil , plus fréquente l’expression de la douleur des mères, épouses, enfants, a servi d’exutoire à des populations traumatisées par la saignée démographique subie particulièrement dans la région.

La République consolatrice, marquée par la figure de la jeune veuve accompagnée dans son chagrin, ou du soldat blessé soutenu par la figure maternelle protectrice de l’allégorie de la République.

La consolation de la Religion, par la figure de l’ange indiquant au soldat mourant les cieux et leur promesse de vie éternelle.

La mémoire et la transmission du sacrifice d’une génération à la suivante par les mères en charge du renouveau.