André Gandiol
Jeune maquisard Tarnais mort à 15 ans 

André Gandiol est né à Albi le 25 décembre 1928. C’est le premier enfant du couple Marcel Gandiol – Emilienne Fabre. Deux ans plus tard ce sera la naissance de sa petite sœur Ginette. Au recensement de 1931, la famille Gandiol, les parents avec les 2 enfants habitent avenue Dembourg au quartier de la Madeleine. Marcel, le père travaille à la Verrerie Ouvrière à quelques pas de là. André fera toute sa scolarité à Albi. En 1941 nous le trouvons à l’Ecole Primaire Supérieure, la fameuse Sup si chère à Louis Rascol qui en sera directeur de nombreuses années. Tout se déroulerait normalement pour André Gandiol, sauf que depuis 1940, les Allemands imposent leurs lois, à travers le régime de Vichy, et cela, le jeune adolescent ne l’accepte pas. Pire en novembre 1942 les allemands occupent Albi. André Gandiol commence à distribuer des tracts. Il entre en Résistance. En juin 1943 il est encore à la « Sup » et c’est probablement à ce moment là à quatorze ans et demi qu’il entre dans le monde du travail, aux Ponts et Chaussées en tant que garçon de courses. Selon les archives FFI du site « Mémoire des Hommes », le 1er juin 1944 il est dans les effectifs du maquis Patrice. Il sera agent de liaison entre les groupes Patrice, Armagnac et le colonel Durenque responsable des FFI du Tarn.
La suite laissons le journal « Le Tarn Libre » dans son édition du 9 septembre 1944 la raconter.

 

André Gandiol

Le plus jeune des combattants tombés pour la défense du sol albigeois est André Gandiol. Il venait d’avoir quinze ans.
André Gandiol a été au-devant de la mort : il a couru au-devant de l’ennemi. Le lundi 21 août, les Allemands sont signalés à Castanet. Des renforts de F.F.l. partent d’Albi.  Gandiol, fusil en main, se hisse sur un camion mais, en raison de son jeune âge, le capitaine l’oblige à descendre. André obéit. Il descend d’un côté, mais c’est pour remonter de l’autre. Le camion passe devant son domicile : pour ne pas être aperçu des siens il se dissimule parmi ses aînés, Ainsi il désobéit à tout le monde pour obéir à un sentiment irrésistible, qui est plus fort que l’affection cependant très tendre qu’il éprouve pour les siens, et qui le conduit à la mort. Ce sentiment est facile à analyser : ce garçon de quinze ans, timide et doux comme une fille, n’est pas un casse-cou ni un excité, c’est un patriote. Il a vécu dans une famille où l’amour de la patrie tient une grande place.
On n’a pas de détail précis sur les circonstances de sa mort. Dès son arrivée au contact des Allemands, le détachement dont il fait partie essuie un feu terrible. Au cours du combat les hommes sont séparés les uns des autres et se perdent de vue. Le cadavre d’André Gandiol a été retrouvé le mardi matin. Les Allemands s’étaient acharnés sur ce gamin de quinze  ans au point que la boîte crânienne  était quasi vide de substance cérébrale. Il y a là comme un symbole : celui de la barbarie allemande cherchant à anéantir la jeunesse française, non seulement dans son corps mais aussi dans son esprit.

André Gandiol repose au carré militaire du cimetière de la Madeleine auprès de ses frères d’armes tombés pour chasser l’ennemi et retrouver la Liberté.

Obsèques d’André Gandiol au cimetière de la Madeleine à Albi.

La tombe d’André Gandiol fleurie par sa famille (photo octobre 2018)

Il y a quelques années sa soeur Ginette, a déposé au Musée de la Résistance de la chapelle de Villelongue à Cabanès (Aveyron) ses objets personnels : casque , brassard, médailles, papiers divers.
Ces objets sont visibles dans ce musée dédié au Maquis Antoine, musée très bien agencé et très agréable à visiter avec des guides compétents et passionnés.
Pour les visites contacter la mairie de Cabanès  (Aveyron).

Musée de la Résistance de la chapelle de Villelongue

Le casque, le brassard et les médailles d’André Gandiol exposés à Villelongue

Impact de l’entrée de la balle dans le casque

Difficile d’imaginer la suite.

 

Emouvant poème écrit par sa grand-mère paternelle.

Albi a été libérée le 19 août 1944, mais le 21 août, une colonne venant de Toulouse veut rejoindre la vallée du Rhône puis les frontières de l’est, pour combattre les troupes alliées débarquées en Provence. Les consignes de la Résistance sont claires : bloquer et retarder au maximum l’avancée de ces colonnes ennemies.
C’est en allant au devant de cette colonne à Villeneuve sur Vère et Castanet que 7 maquisards dont André Gandiol ont trouvé la mort. Le lendemain 22 août la colonne traversait Albi. Plusieurs maquisards dont les noms sont sur la stèle du Pont neuf ont combattu au péril de leurs vies. Le 23 août en quittant le Tarn au Pont de la Mouline entre Murat sur Vèbre et Bédarieux, la même colonne est attaquée par le Corps Franc de la Montagne Noire qui perd 9 hommes.
A partir de cette date (23 août 1944), il n’y a plus aucun allemand (sauf des prisonniers) dans  le département du Tarn.

Plaque sur le mur de l’église de Castanet

Dessin d’André Gandiol

Dessin d’André Gandiol

Merci à Maryvonne Julienne Fabre cousine d’André Gandiol et à son mari Patrick Julienne
d’avoir partagé ces documents et témoignages.