A la mémoire des soldats du
215ème régiment d'infanterie d'Albi.

 

Le 215ème régiment d'infanterie, réserve du 15ème régiment d'infanterie a été constitué à Albi en août 1914.
Parti de la préfecture Tarnaise dans la nuit du 14 au 15 août, les 2 bataillons qui le composent débarquent dans la région de Belfort le 16 août dans l'après-midi et la soirée. Il pénètrera en territoire allemand jusqu'aux portes de Mulhouse avant d'être refoulé sur les contreforts Vosgiens où il restera jusqu'à l'été 1917 pour aller combattre au Chemin des Dames, puis en Champagne. Le régiment sera dissous en septembre 1918.

Un groupe de Tarnais est revenu sur les lieux des combats et ils s'y sont recueillis.
Christian Bourdel
Eric Bruguière
François Durroux
Pierre Mascaras
Roger Merlo
Jean-Claude Planes
Jean-Claude Sié

Juillet 2011 : Le Chemin des Dames
Juillet 2012 : Les Vosges
Juillet 2013 : La Champagne

Diedenheim 1914
Tête des Faux 1914
Chemin des Dames 1917

 

 


Août 1914 : Diedenheim

 

Les premiers combats du 215ème RI régiment de réserve d’Albi
(Période du 15 au 20 août 1914)

Le 215ème s’embarque le 14 et 15 août en deux trains à destination de Belfort sous les ordres du Colonel GADEL. Il comptait 2 Bataillons à compagnies et une CHR, au total 35 officiers, 144 sous-officiers, 2074 hommes et 114 chevaux. « En route et à Berlin », c’est par ces mots que les troupiers ont quitté la belle cité Albigeoise.

Le 215ème , dans des wagons à 40 hommes, traverse les beaux vignobles du Midi, rencontre les Marocains à Narbonne et remonte la vallée du Rhône. Arrivé à Lyon, il croise un train de blessés venant du front. Les uns couchés paraissent souffrir horriblement, les autres atteints plus légèrement à la tête ou aux membres se tiennent debout à la portière des wagons.

Le 16 août, après un voyage de 48 heures, sans arrêt appréciable, le 215ème arrive enfin, à 22 heures, à Belfort. Une heure après, la colonne se met en marche, le 215ème traverse la forteresse de Belfort et prend la route qui conduit à Petit-Croix, première étape de la marche d’approche dans la nuit noire et sous une pluie battante.

Le 17 août, le régiment se rassemble à 6 heures pour marcher vers la frontière. Cette marche est plus intéressante car nous traversons la frontière et pénétré en territoire Alsacien. Ça et là gît pêle-mêle, déchiqueté, le poteau frontière Allemand arraché par les troupes qui nous précèdent.

Le 18 août, le Colonel GADEL, dans une brève allocution ,dit au Régiment rassemblé sur le bord de la route : « Mes amis, j’ai une grave nouvelle à vous annoncer, demain matin, à l’aube, notre Drapeau recevra le Baptême du feu ».

La 66ème Division d’Infanterie de réserve, avec la 131ème Brigade (280ème , 281ème et 296ème Régiment d’Infanterie) et la 132me Brigade (215ème , 253ème et 343ème Régiment d’Infanterie) encadrée au Nord par le 7ème Corps et au Sud par la 44ème Division, a pour mission de se porter le 19 août dans la région Sud-Est de Mulhouse. Sa progression s’effectue par l’itinéraire : Bascwiller, Enschengen, Specchbach, Fröningen, carrefour au Nord de Zillisheim, Didenheim et Brunstadt.

Le 19 août, à 5 heures, le 215ème commence sa marche en avant, ses 5ème et 6ème Bataillon en tête. Au débouché du village de Froningen, le 5ème Bataillon, faisant prisonnière une patrouille de uhlans, apprend que l'ennemi occupe les hauteurs de Brünstadt.

En traversant la rue principale de Didenheim, les sapeurs du 215ème remarquent des fils qui sortent d'une boulangerie. Immédiatement ils défoncent les contrevents, fouillent l'immeuble et ne trouvent personne dans les appartements. Ils poursuivent leurs investigations dans la cave, là un individu était accroupi sur un poste téléphonique, ils bondissent sur lui et le conduisent au Général SARRADE. Sans cérémonial, il est jugé sur le champ, emmené en haut du village et fusillé. Cet homme transmettait, par téléphone, des renseignements sur les mouvements des trroupes françaises aux armées Allemandes.

Au moment où il s'apprête à franchir le pont sur l'Ill, à la sortie de Didenheim, l'avant-garde est arrêté par une vive fusillade.

Les 5ème et 6ème Bataillons, arrivés à Didenheim, s'entassent dans les 300 mètres qui séparent la sortie du village des bords de la rivière. Il fallait sortir de cette impasse et forcer le pont de l'Ill, le pont du canal du Rhône au Rhin, enlever Brünstadt et déloger l'ennemi de ses positions.

Le Commandant DUCHESNE, le Capitaine NEVEU et deux sections de la 15ème Compagnie s'élancent bravement sous un feu terrible de mitrailleuses, mais ils tombent dans une véritable impasse, entourés de tous côtés par des réseaux épais de barbelés. DUICHESNE blessé, NEVEU tué, les deux sections de la 15ème Compagnie sont clouées au sol sans pouvoir ni avancer ni reculer. Vers 13 heures 30, les débris des deux sections cherchent à se replier et provoquent un feu violent de l'ennemi, néanmoins ils réussissent à traverser le pont en courant. Ce recul précipité provoqua chez les autres troupes un moment de panique qui ne fut enrayé que par la bravoure du Colonel GADEL qui stoïquement, debout sous le feu, fit déployer le drapeau par le Lieutenant DUTREY et sonner la charge. L'effet fut magique, les hommes se ressaisirent et réoccupèrent leurs positions.

La nuit fut calme, les Allemands évacuèrent les hauteurs de Brünstadt rendues intenables par notre artillerie. Ce baptême du feu coûtait au régiment 193 officiers et hommes hors de combat, pertes supportées presque entièrement par le 5ème bataillon. Dès le début de l'offensive, le Service Sanitaire s'était installé dans l'église de Didenheim et le café situé à l'entrée du pont, c'est là que les blessés étaient soignés et pansés avant d'être dirigés sur les hôpitaux de Belfort.

Le 20 août, les honneurs sont rendus à nos glorieux morts dans le cimetière de Didenheim.

Sources :
- " Historique du 215ème RI " Editions COCHARAUX 1931
- " JMO du 215ème RI "
- " Livre d'Or du 215ème RI "
- " Carnet de route du Sergent Charles SEVERAC " Retranscrit par Etienne SEVERAC, son arrière petit-fils

 

Morts du 215ème RI à Didendeim (19 août 1914)

Nom Prénom
Grade
Date du décès 
Ville natale
Nécropole
N° de tombe
Photo sépulture
AZEMA Auguste
2ème classe
19-août-14
BARASC Thomas
2ème classe
29-août-14
Livers Cazelles (Tarn)
     
BLANC Justin
2ème classe
19-août-14
Albi (Tarn)
BLANC Pierre
2ème classe
23-août-14
     
BONHERY Alfred
Adjudant
19-août-14
Lavaur (Tarn)
Nécropole Nationale Altkirch
603
CABAL Emile
Sergent
19-août-14
Pézenas (Hérault)
CABALE Raymond
2ème classe
19-août-14
Clairac (Lot et Garonne)
CAMBOULIVES Auguste
2ème classe/
19-août-14
Carmaux (Tarn)
CHAILLOU Jean
2ème classe
23-août-14
Marmande (Lot et Garonne)
     
CHAPUS Gustave
Sergent
19-août-14
Rabastens (Tarn)
CRAMBADE Albin
2ème classe
19-août-14
Blan (Tarn)
CUQ Germain
2ème classe
19-août-14
St Juery (Tarn)
de CASSAIGNAU de St FELIX
1ère classe
19-août-14
Montauban (Tarn et Garonne)
Nécropole Nationale Altkirch
588
de VILAR Léon
Sergent
19-août-14
DELPECH Urbain
2ème classe
19-août-14
Andouque (Tarn)
DULAC Jean
2ème classe
19-août-14
St Amans (Tarn et Garonne)
DUPEAU Léon
2ème classe
19-août-14
St Léon (Lot et Garonne)
ESPARBES Antoine
2ème classe
19-août-14
Caudecoste (Lot et Garonne)
FABRE Albert
2ème classe
19-août-14
Ste Livrade (Gers)
FERRIERE Joseph
2ème classe
19-août-14
FORIASKY Henri
Lieutenant
19-août-14
Touron (Haute Vienne)
Nécropole Nationale Altkirch
524
FRANCOIS Bernard
2ème classe
19-août-14
Valence d’Agen
GALAUP Alexandre
2ème classe
26-août-14
Carmaux (Tarn)
     
GARRY Jean
2ème classe
19-août-14
Montastruc
GAUBERT Emilien
2ème classe
19-août-14
Albi
Nécropole Nationale Altkirch
712
JEANSOU Pierre
2ème classe
19-août-14
Foulayronnes (Lot et Garonne)
Nécropole Nationale Altkirch
582
JOUCAVIEL Hippolyte
2ème classe
19-août-14
Carmaux (Tarn)
LABATUT René
Sergent
19-août-14
Albi (Tarn)
LANDON Jean
2ème classe
19-août-14
Tonneins (Lot et Garonne)
Nécropole Nationale Altkirch
536
LENGARD Auguste
Caporal
19-août-14
Cestayrols (Tarn)
LESTRADE Louis
2ème classe
19-août-14
Grayssas (Lot e/t Garonne)
MAUREL Félix
2ème classe
19-août-14
Técou (tarn)
NEVEUX Jean René
Capitaine
19-août-14
NOGUERE Augustin
2ème classe
19-août-14
Sistels (tarn et Garonne)
NOAILLES Claude
2ème classe
19-août-14
St Etienne de Talmont (82)
PALAPRAT Achille
Caporal
19-août-14
Roussayrolles (Tarn)
PALMIER Gabriel
2ème classe
19-août-14
Molières (Tarn et Garonne)
PELISSIER Louis
2ème classe
19-août-14
Carmaux (Tarn)
PETITE Léopold
1ère classe
19-août-14
Castillon (Gers)
PEYROT Jean
1ère classe
19-août-14
POURCHOT Jean
2ème classe
19-août-14
Devillac (Lot et Garonne)
PRUNET Pierre
Adjudant
19-août-14
Roquemaure (Tarn)
REY Léon
2ème classe
19-août-14
ROUFFIAC Jules
2ème classe
19-août-14
Albi (Tarn)
SAUNIERE Henri
Caporal
19-août-14
Durban (Aude)
SERS Marcelin
2ème classe
19-août-14
Peyrole (Tarn)

 

Jean-Claude Sié - Juillet 2012

 

 

Décembre 1914: La Tête des Faux

 

Le 215ème RI régiment de réserve d'Albi dans les Vosges
(Période du 21 septembre au 17 décembre 1914)

L'époque qui s'étend jusqu'au 17 décembre 1914, est caractérisée par des patrouilles des engagements nombreux et l'attaque de la Tête de Faux.

C'est dans le secteur de Bonhomme que le 21 septembre le 215ème commencera la guerre de positions qui devait durer pour lui si longtemps. Il est encadré d'abord par le 280ème à gauche et à droite par le 256ème qui tient le secteur du Lac Blanc.
Il a un bataillon en première ligne, l'autre au petit village d'Habeaurupt. Sa ligne est faite surtout de petits postes qui passent par le col du Bonhomme, la ferme des Grands-Prés et la route de Bechine, jusqu'au col Lomhpach, les patrouilles et les reconnaissances se succèdent vers la ferme Violette et la ferme Mathieu.
Le 5ème bataillon vient en ligne à droite jusqu'au Lac Noir relever le 52ème BCP. Chaque bataillon a deux compagnies en première ligne, une en soutien, une en réserve.

Le secteur du Lac Blanc est particulièrement délicat en raison de son altitude et des observatoires qu'il contient, le ravitaillement est aussi difficile. Mais petit à petit le secteur s'organise, quelques ouvrages sont créés et deux tentatives de coups de mains Allemands sont facilement enrayées.

Le 31 octobre, dans le but de soutenir l'attaque de la Tête du Violu par le groupe de Chasseurs Alpins, deux attaques furent combinées, l'une dans la vallée de la Bechine et en direction de la Verse et de Longtrait par la 18ème compagnie, l'autre en direction du Creux-d'Argent, par les 23ème et 24ème compagnies. Ces deux attaques parallèles, méthodiquement menées nous portaient malgré la fusillade ennemie dans la vallée de Bechine à deux kilomètres de nos lignes, à 800 mètres du village du Bonhomme et vers le Creux-d'Argent, nous permettaient d'occuper Hauteroche-Blancrupt.

Jusqu'au 1er décembre, l'organisation se continue méthodique, défense contre les intempéries autant que contre l'ennemi car le mauvais temps a succédé aux beaux jours et les rafales de neige, le froid, rendent très dur le séjour en ligne et les travaux.

Le 2 décembre , la nuit est très agitée : un vent violent souffle sans arrêt. Nous sommes alertés à 5 heures, et une demi-heure plus tard la 22ème Compagnie prend le chemin qui conduit au bois situé près de la ferme de la Veuve Didier au Sud de l'hôtel du Lac Blanc, pour appuyer l'attaque que doivent exécuter le 5ème Bataillon du 215ème et le 28ème Bataillon de Chasseurs Alpins à la Tête de Faux et à la Tête de Grimaude. Cette opération a pour but d'enlever le massif de la Tête de Faux qui, situé à l'Est du Col du Bonhomme, forme pour l'ennemi un point d'appui important et un observatoire de tout premier ordre.

La 22ème Compagnie arrive sur ses positions à la pointe du jour.

Organisation de l'attaque :

- 1er groupe, Commandant DUCHESNE, mission : attaquer la Tête de Faux par le Sud et le Sud-Est avec les 19 et 20ème Compagnies et une section de mitrailleuses
- 2ème groupe, Capitaine ARGENCE, mission : soutenir la gauche de l'attaque en se portant sur la Verse et le village du Bonhomme avec la 18ème Compagnie
- 3ème groupe, Capitaine BOQUEL, mission : attaquer les croupes Est de l'Immerling vers Merelles avec la 21ème Compagnie et une section de mitrailleuses
- 4ème groupe, Commandant BAREILLES, mission : attaquer sur le front Remomont, Creux d'Argent, le Lait avec les 23 et 24ème Compagnies
- La 17ème Compagnie en réserve au Calvaire, la 24ème Compagnie en réserve au Bois d'Immerling à la disposition du Commandant du 215ème RI.

L'attaque :


Le mouvement du Groupe DUCHESNE commençait à 10 h 30 en partant de la cote 1118 du Bois d'Immerling. Le groupe déployé en Compagnies accolées, la 20ème Compagnie, à gauche, abordait la fausse Tête de Faux qu'elle garnissait sans tirer.
Vers 11 h 15, le détachement, sous un feu violent, abordait la vraie Tête de Faux par le Sud et donnait l'assaut en même temps qu'une Compagnie du 28ème BCA. Le Commandant DUCHESNE est blessé, mais conserve son commandement.
Sur l'ordre donné, une section reste installée face au col, le reste du groupe se porte en avant dans la direction des Mérelles. A la nuit, le Chef de Bataillon ayant été tué, le groupe stationne : une sections aux abattis, le reste construit des tranchées sur le chemin des Mérelles face à la tête de Grimaude. Toute la nuit échange de coups de feux avec l'ennemi.
La section de mitrailleuses, sous abri sur la lisière du Bois d'Immerling, a soutenu le mouvement par ses feux.

Le Groupe BOQUEL occupe à la pointe du jour les tranchées et les redoutes de la croupe à l'Est de l'Immerling, face à la Cote de Grimaude et aux Mérelles, avec mission de soutenir par ses feux la marche du Groupe DUCHESNE, d'en couvrir le flanc droit et d'établir la liaison avec le Groupe BAREILLES dont il couvre le flanc gauche, sa section de mitrailleuses est également installée sur la lisière du Bois d'Immerling.
Ce groupe a particulièrement aidé par ses feux la progression vers les Mérelles du Groupe DUCHESNE et de la 24ème Compagnie envoyée dans cette direction.
A la nuit le détachement occupe ses tranchées.

La mission du Groupe BAREILLES consistait à prendre le contact sur le front Remomont - Creux d'Argent - le Lait, et de le conserver. Le Groupe quittait ses avants postes à 8 heures et se portait en avant par Compagnies accolées.
A 10 heures, les reconnaissances atteignent les premières fermes qui se trouvent sur les pentes Est de la crête de Tiercarn, face au ravin de la Grimaude. A la nuit on reste sur les positions sous la protection des avant-postes de combat.

Le Groupe ARGENCE a pour mission de coopérer avec les Chasseurs Alpins à l'attaque de la Tête de Faux en se portant sur les pentes par la Verse. Cette Compagnie fournit également la pointe d'avant-garde du groupe des Chasseurs Alpins.
Sous la protection d'une section d'avant-garde, la Compagnie arrive à la clairière dominant le village du Bonhomme et se heurte à un ouvrage occupé par l'ennemi qui se replie derrière ses tranchées. Les 2ème et 3ème sections prolongent la chaine à gauche de manière à battre les pentes de la Verse. La 1ère section en réserve.
A la nuit, pour éviter un mouvement débordant par la gauche, deux groupes de 8 et 10 hommes sont postés en arrière et à gauche, face à la vallée de la Béchine.
Toute la nuit, la Compagnie a subi les contre-attaques allemandes.

La 17ème Compagnie, en réserve au Calvaire, a été employée au transport des matériaux. A la nuit elle est sur la lisière du Bois d'Immerling où elle tient la ligne de résistance.
La 24ème Compagnie, réserve du Régiment, était au début de l'action dans le Bois d'Immerling. Elle suit le mouvement en avant jusque vers 13 heures et reçoit alors l'ordre de se porter sur les Mérelles. Elle effectue le mouvement par une marche sous le feu, atteint son objectif, mais à la nuit, elle reçoit l'ordre de se placer à gauche du Groupe BOQUEL en liaison avec le Groupe DUCHESNE et de se fortifier sur place.

Le Lieutenant DUTREY, porte-drapeau est tué.

Le 3 décembre, l'attaque reprit avec le même courage. L'attaque de la Cote de Grimaude est reprise à la pointe du jour.
Le Lieutenant-colonel du 215ème disposant des 19ème et 20ème Compagnies et d'une section de mitrailleuses (Groupe du Capitaine FALGAS qui a remplacé le Commandant DUCHESNE tué la veille) et des 17ème et 24ème et du Groupe BOQUEL (21ème Compagnie et une section de mitrailleuses) se porte à l'attaque du Collet et de la cote de Grimande.

Préparé par le feu de l'artillerie, le mouvement se déclenche à 8 heures.

Le Groupe FALGAS se porte en avant, en partant de la clairière, par Compagnies accolées, la 19ème à gauche , et longe les bois de la Tête de Faux. En débouchant sur le Col du Collet, ces Compagnies subissent des pertes assez sérieuses, se portant en avant par bonds successifs et atteignant les réseaux de fils de fer des tranchées ennemies, elles sont arrêtées par des feux sur le flanc gauche venant du Collet, et par des feux de front.
Vers 16 heures 30, le brouillard s'étant levé et la nuit venant, ordre est donné au Groupe FALGAS de se retirer sur les lisières de la Tête de Faux et d'y tenir coûte que coûte et jusqu'à nouvel ordre. Le mouvement s'effectue très lentement avec de nouvelles pertes.
A la nuit tombée, les 19ème et 20ème Compagnies sont relevées sur la lisière des bois par le 343ème RI. Les 19ème et 20ème Compagnies passent en 2ème ligne à la ferme Immerling.

A 8 heures également, le mouvement enveloppant des 17ème et 24ème Compagnies, préparé par les feux de l'artillerie, se déclenche par les pentes Sud et Sud-ouest de la Côte de Grimaude, dans des conditions aussi difficile que le précédent. La 17ème Compagnie tient la gauche du mouvement.

Quoique battu de face par les défenseurs de la crête, sur le flanc droit par un, feu d'infanterie et en arrière par des pièces de gros calibre, le détachement gagne rapidement du terrain, arrive au sommet de la Cote de Grimaude, atteint les tranchées ennemies et franchit les réseaux de fil de fer.
A 8 heures 41, ces 2 Compagnies s'établissent dans les tranchées gagnées à la baïonnette. Le Capitaine de CHAUSSANDE de la 24ème Compagnie, commandant le détachement est grièvement blessé et est remplacé dans son commandement par le Lieutenant O'BYRNE, commandant la 17ème.
A 15 heures, devant l'intensité des feux venant de toutes parts et venant sur son flanc droit un mouvement débordant de l'ennemi, obéissant d'autre part à l'ordre reçu de se replier en cas de besoin sur les tranchées et les lisières de Immerling. Le détachement se met lentement en retraite par échelon, la gauche en avant, se protégeant ainsi contre un mouvement enveloppant de l'ennemi. Le mouvement est effectué avec ordre et méthode, protégé par les feux de la Compagnie BOQUET et des sections de mitrailleuses.
A la nuit, la 17ème Compagnie reste aux avant-postes et la 24ème Compagnie vient à Immerling.

Vains efforts, vains sacrifices, devant l'inclémence du temps, devant les menaces d'une contre-attaque furieuse, le lieutenant O'BYRNE, la mort dans l'âme, reçut l'ordre de revenir sur ses positions de départ pour éviter des pertes inutiles à sa poignée de héros.
Le 215ème n'avait pas réussi, il avait du moins sauvé l'honneur et montré tout ce dont il était capable.

Les positions conquises furent organisées les jours suivants et le 14 décembre, le 6ème bataillon relevé par le 229ème R.I. allait occuper le secteur de la rive droite de la Fave, le 5ème fut relevé le 16 décembre, mais resta au repos pour se reconstituer à Fraize, Vanifosse.

Le commandant TREF du 39ème R.I.C. prit alors le commandement du régiment et ne tarde pas à faire justice de la calomnie qui tendait à imputer au 215ème l'échec de l'attaque de la Tête de Faux.

L'Attaque de la Tête de Faux coûtera au 215ème , 96 tués pour la plupart mariés et pères de famille.

Seront cités à l 'ordre de l'Armée :

- Commandant DUCHESNE
- Capitaine FALGAS
- Lieutenant porte-drapeau DUTREY
- Adjudant NOU
- Adjudant DANYACH

Seront décorés Chevalier de la Légion d'Honneur :

- Capitaine de CHAUSSANDE
- Capitaine ARGENCE

Sources :
- " Historique du 215ème RI " Editions COCHARAUX 1931
- " JMO du 215ème RI "
- " Livre d'Or du 215ème RI "
- " Carnet de route du Sergent Charles SEVERAC " Retranscrit par Etienne SEVERAC, son arrière petit-fils

 

Nom Prénom
Grade
Ville natale
Nécropole
N° tombe
Remarque
Photo sépulture
AMBROISE Henri
Sergent
Gaillac (Tarn)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°155
ASPE Clément
Clairon
Salvagnac (Tarn)
Porté disparu
ASTOUL Jacques
2ème classe
Fraissines (Tarn)
AUTRANT Pierre
2ème classe
Montauban (Tarn et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°206
BARNOLE Gilles
2ème classe
Bolquère (Pyrénées Orientales)
Porté disparu
BAUBIL Casimir
2ème classe
Carmaux (Tarn)
Porté disparu
BAUTHIAN Joseph
2ème classe
Condom (Gers)
Porté disparu
BEAUSOLEIL Noé
2ème classe
Montredon (Lot et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°20
BELAVAL Félix
2ème classe
St Gauzens (Tarn)
BENECH Joachin
2ème classe
Porté disparu
BERTHOMIEUX Joseph
2ème classe
Porté disparu
BERTRAND Jean Marie
2ème classe
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°8
BIRMES Marius
2ème classe
Escamps (Lot)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°169
BONHOMME Elie
2ème classe
St Paul la Bouffe (Lot)
Décédé le 3/A2 suite blessure 
BORDES Michel
1ère classe
Toulouse « Crypte de Salonique »
n°845
Décédé 15/12 suite blessure
BOSC Raymond
Sergent
Laguépie (Tarn et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°27
BOUE Raymond
2ème classe
Castelnaudary (Aude)
BOUYGUES Jules
2ème classe
Rabastens (Tarn)
n°138
BRIAND Henri
2ème classe
Porté disparu
BROUQUIL Jean
2ème classe
Labretonnié (Lot et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°286
BRUNET Jean
2ème classe
CALVET Adolphe
2ème classe
Casteil (Pyrénées Orientales)
CALVET Antoine
2ème classe
Touzac (Lot)
Porté disparu
CAPES Jean
2ème classe
Casteljaloux (Lot et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°152
CARRETTE Jean
2ème classe
Villeneuve/Lot (Lot et Garon)
CAVAILLE Emile
2ème classe
Loze (Tarn et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°281
CHARRAT Alfred
2ème classe
Carmaux (Tarn)
Porté disparu
CHASTEAUD Pierre
2ème classe
Virazeils (Lot et Garonne)
Porté disparu
COSTES Clément Joseph
2ème classe
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°173
COUTELEAU Louis
2ème classe
Tombeboeuf (Lot et Garonne)
Gérardmer
n°89
Décédé 7/12 suite blessure
DANYACH Joseph
Adjudant chef
Castelnaudary (Aude)
DELPI Jean
Caporal
Teyssode (Tarn)
DELSOL Jean
2ème classe
Golfech (Tarn et Garonne)
DOURDE Raymond
2ème classe
St Loup (Tarn et Garonne)
DUBARRY Paul
2ème classe
Agen  (Lot et Garonne)
DUCHENE Eugène
Commandant
Mesnil (Seine et Marne)
Carré militaire de Plainfaing
n° 31
DUPUY Jean
2ème classe
Porté disparu
DUTREY Jean
Lieutenant
Albi (Tarn)
FREJEDOND François
2ème classe
GARRIGUE Guillaume
2ème classe
Durfort (Tarn)
GAY Auguste
2ème classe
Blan (Tarn)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°141
GAY Marcel
2ème classe
Bivat (Lot et Garonne)
Porté disparu
GERMAIN Jean
2ème classe
Porté disparu
GIL Jules
Sergent
Mirandol (Tarn)
Porté disparu
GRANGES Jean
2ème classe
Savignac (Lot et Garonne)
IMBERT François
2ème classe
Courris (Tarn)
IMBERT Jean
2ème classe
JEANSOU Henri
2ème classe
Porté disparu
n°119
JOURDA Albert
2ème classe
Roquemaure (Tarn)
LABAT François
2ème classe
Samazan (Lot et Garonne)
Gérardmer
n°14
Décédé 4/12 suite blessure
LAFONT Germain
2ème classe
St Jean de Bouzet (82)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°236
LAFORET Jean
2ème classe
Porté disparu
LANDEAU Léonard
2ème classe
St Pierre de Nogaret (L et G)
LARRIEU Pierre
2ème classe
Porté disparu
LEGUEVAQUES Guillau
2ème classe
Puylaurens (Tarn)
LESTRADE Paul
2ème classe
ST Loup (Tarn et Garonne)
LHERISSON Léopold
2ème classe
Maumusson (Tarn et Garonne)
Porté disparu
LOUIS Paul
2ème classe
Pujols (Lot et Garonne)
MARC Antoine
2ème classe
ST Colomb (Lot et Garonne)
Orbey « Carrefour Duchesne »
n°82
MAROT Pierre
2ème classe
Grignols (Gironde)
Porté disparu
MARTY Camille
2ème classe
Laguépie (Tarn)
Porté disparu
MASSET Jean
2ème classe
Ste Marthe (Lot et Garonne)
MAUREL André
2ème classe
Puylaurens (Tarn)
MAURICE Alexandre
2ème classe
Trévien (Tarn)
Porté disparu
MIQUEL Jean
2ème classe
Penne (Tarn)
Porté disparu
n°89
MOURGUES Célestin
2ème classe
Valence d’Agen (82)
NOU Emile
2ème classe
Albi (Tarn)
Carré Militaire Perpignan
n°78
ORLIAC Jean
2ème classe
Layssac (Lot et Garonne)
Porté disparu
PADIE Jean
2ème classe
Montauban (82)
Porté disparu
PECH Jean
2ème classe
PETIT Pierre
2ème classe
PHALIPPOU Louis
2ème classe
Rouairoux (Tarn)
PIERRE Léon
2ème classe
Porté disparu
POITEVIN Jean
2ème classe
Porté disparu
POURCHARESSE Jean
1ère classe
Monbahus (Lot et Garonne)
QUINTARD Ernest
Caporal
Lauzerte (Tarn et Garonne)
RATABOUL Marcelin
1ère classe
Puybegon (Tarn)
Porté disparu
RIBAUD Noé
2ème classe
RICARD Jean
2ème classe
Valence d’Agen (82)
Porté disparu
RIGAL Etienne
2ème classe
Luzech (Lot)
Porté disparu
RIVES Jean
2ème classe
Guignonnet (Hte Garonne)
Porté disparu
RIVIERE Marius
2ème classe
Lacougotte Cadoul (Tarn)
Porté disparu
SABATIE Léon
2ème classe
L’Albenque (Lot)
SERRES Paul
Sergent
SOUYS Léon
1ère classe
Lisle sur Tarn (Tarn)
Porté disparu
SYLVAIN Jean
1ère classe
Villeneuve sur Lot (82)
Porté disparu
TARDIEU Noël
2ème classe
Villeneuve sur Lot (82)
Porté disparu
TOULOUSE Jean
2ème classe
Montpezat (Tarn et Garonne)
TREMOULINES Etienne
2ème classe
Le Passage (Lot et Garonne)
VALETTE Paul
1ère classe
n°103
VERTEUIL Gaston
1ère classe
Tonneins (Lot et Garonne)
Porté disparu
VILLENEUVE Antonin
2ème classe
Cadix (Tarn)

 

Nécropole Nationale d'Orbey " Carrefour DUCHESNE "

 

 

Jean-Claude Sié - Juillet 2012

 

 


Juillet 1917: Le Chemin des Dames

 

Le 215ème Régiment d'Infanterie d'Albi au Chemin des Dames en juillet 1917 .

D’Albi aux Vosges

Le 215ème RI, régiment de réserve du 15ème Ri  est parti d’Albi le 14 août à 19h23 et le 15 août à 7h23. Les 2 bataillons débarquent à Belfort le 16 août après plus de 40 heures de voyage en train. Les albigeois retrouvent là ceux qui vont devenir durant de longs mois leurs camarades d’infortune, les Perpignanais du 253ème et les Carcassonnais du 343ème. Ils vont constituer la 66ème DI qui se dirige dès le 19 sur Mulhouse. Sur les 2253 hommes partis d’Albi 4 ou 5 jours plus tôt 36 seront tués et 157 blessés aux portes de Mulhouse.  Très rapidement la division va se replier sur le massif Vosgiens  où Catalans, Tarnais et Carcassonnais vont rester de septembre 1914 à juillet 1917.
Le 22 juin 1916, le 343ème RI est dissous. Un bataillon passe au 215ème et un autre au 253ème. On passe ainsi de 3 régiments à 2 bataillons à 2 régiments à 3 bataillons. Le 343ème ayant le numéro le plus élevé, c’est lui qui est dissous.

Des Vosges au Chemin des Dames

Les 25 et 26 juin, les bataillons sont relevés du front (Violu, Cude) et progressivement rejoignent la région de Belfort où ils avaient débarqué 3 ans plus tôt. Ils s’étaient habitués à ce massif Vosgien et  ils sont tristes de laisser derrière eux les tombes des camarades qui sont tombés, mais aussi des amis et des compatriotes des autres régiments qui restent dans le secteur ?  Savent ils qu’ils vont combattre au Chemin des Dames. Un secteur qui depuis 3 mois est particulièrement meurtrier au point que certains hommes se sont mutinés.

Le 25 juillet, un mois après la relève du front le 215ème RI et le 253ème RI quittent définitivement les Vosges et après une vingtaine d’heures de train débarquent dans le département de l’Aisne à Mézy.

La montée au front (Chemin des Dames)

Après avoir débarqué du train à Mézy  le 26, les bataillons du 215ème vont cantonner à Epieds et Courpoil. Ils restent au repos sur ces lieux la jour née du 27 et le 28 entre 7h30 et 9h30 ils quittent ces cantonnements en TM (véhicules de transport de matériel) .  2 heures plus tard ils débarquent à Bazoches .
Les TC (Train de Combat) et TR (Train de Ravitaillement) arriveront une douzaine d’heures plus tard à Bazoches.
Le Train de Combat commandé par l’officier transporte les munitions, et les bagages des officiers, mais comprend aussi la voiture postale, les voitures médicales, une forge.
Le train régimentaire commandé par l’officier d’approvisionnement transporte lui les vivres et le fourrage.
Le 28 dans la journée le régiment est au complet. La journée du 29 sera jour de repos. Le 30 au soir à 20h30 le régiment quitte ses cantonnements de Bazoches et est transporté en camions (TM) au carrefour des routes Vieil Arcy –Villers et Longueval –Bourg Comin. Il est 23h et le front est à moins de 8 kilomètres.
Les troupes s’éloignent de 2 km du front pour aller cantonner à Longueval et Barbonval. Mais la nuit sera très courte pour certains.


Carte de l'itinéraire




C'est à ce carrefour que les camions ont débarqué les soldats du 215RI.

 

Reconnaissance du secteur

Arrivés à minuit et demi au cantonnement, une reconnaissance repart à 3h de Longueval pour aller reconnaître le nouveau secteur à l’est de Cerny. Secteur tenu par les Corses du  344ème RI que le 215ème est chargé de relever.
Cette reconnaissance se compose d’une trentaine d’officiers et sous officiers essentiellement des 4ème et 5ème bataillons. A 6 heures du matin, soit après 3 heures de marche ils ont parcouru la dizaine de kilomètres qui les séparaient du front et ils sont sur le secteur est de Cerny.

A peine le temps de faire connaissance avec leurs homologues du 344ème RI qui les attendaient avec impatience et voici que l’ennemi attaque violemment.

Après les bombardements intensifs des jours précédents, le secteur est plutôt calme. Mais à 13h00 l’artillerie allemande se déchaîne une nouvelle fois. Après 10 minutes d’intense bombardement, les allemands font irruption par le boyau de l’Yser qui longe le tunnel et se répandent dans les 2 quartiers H et K. Les 2 bataillons du 344RI sont enfoncés et l’ennemi encercle même les PC des chefs de bataillon (PC Adam et PC Frise) qui s’empressent de bruler les papiers. La contre attaque s’organise. Les allemands sont rejetés jusqu’aux tranchées Brahms et Dresde et refoulés dans le tunnel où ils se réfugient, les français leur bloquant la sortie sud. L’état major du 3ème corps d’armée avait connaissance de cette attaque allemande dont le but était d’arriver au Chemin des Dames et de prendre les observatoire de la crête 191.9 pour avoir des vues sur le plateau Troyon Paissy et sur le ravin de Troyon et de reprendre les abris de la position Siegfred. Les bataillons allemands qui ont attaqué étaient au repos depuis une huitaine de jours à Veslud et Parfrondu et avaient répété l’attaque sur un terrain au nord de Veslud (une quinzaine de km au NE de Cerny).

Lors de cette attaque du 31 juillet le 344ème RI aura 16 tués, 53 blessés et 814 disparus, la plupart. Le 215ème RI pour son baptême du feu au Chemin des Dames comptera pour cette seule attaque 25 disparus sur la trentaine que comptait la reconnaissance, tous officiers, sous-officiers ou caporaux, hormis 2 soldats de 2ème classe.


Carte des tranchées du secteur en 1917

 

 Arrivée du 215ème au front

22 heures (31 juillet) le 5ème bataillon du 215ème quitte ses cantonnements de Longueval pour les Creutes Marocaines où il arrive à minuit. Aussitôt il se porte sur le ravin de Troyon qui est menacé, où il arrive à 3 heures.

A 11 heures le 1er août les 17ème et 18ème Cie prennent position sur le boyau de Béthune.
Pendant l’après-midi du 1er août, les 4ème et 5ème bataillons montent eux aussi vers les Creutes Marocaines. Le régiment maintenant au complet au front va pouvoir dans la nuit relever « …. les éléments disparates des 28ème, 344ème, 206ème et 234ème RI qui à la suite des combats du 31 occupaient sous un commandement mal défini les secteurs K et H  …..».

La relève se fait dans des conditions particulièrement difficiles :
- pas de reconnaissance,
- une partie des cadres du 5ème bataillon ont disparu pendant l’attaque du 31 juillet,
-l’ennemi déclenche durant toute la nuit des tirs sur les voies d’accès 

Au petit matin :
le 5ème bataillon occupe les tranchées de Dresde et de l’Adour.
le 6ème bataillon occupe les tranchées Hugo, Chanzac et Franconie jusqu’au boyau de Béthune.
le 4ème bataillon est en réserve au ravin de Troyon.

Dans la nuit un ordre d’attaque arrive pour le 6ème bataillon (attaque prévue à 7h30). Vu les conditions de la relève le colonel  demande le report de l’heure H. demande qui lui est accordée.

A 8h55 après un court mais violent bombardement, l’ennemi fait irruption sur tout le front de la tranchée de Dresde. Six sections du bataillon disparaissent, soit la moitié de son effectif.
L’ennemi sera arrêté à la tranchée de Brahms par la 17ème compagnie , ( avec des renforts du 253ème RI ) et refoulé sur la tranchée de Dresde.

A 11h00 et 14h30 deux autres tentatives ennemies sur la tranchée de Brahms seront aussi refoulées.

Ce n’est que dans la nuit (du 2 au 3 août) que les troupes pourront commencer à s’organiser.

Pendant cette première journée sur le front de l’Aisne, le 215ème RI aura eu :
65 tués
133 blessés
145 disparus


 

Les jours suivants

Le 3 août à 8h30 le 5ème bataillon est relevé par le 4ème et va aux abris de la tranchée de l’Adour. Dans la journée plusieurs attaques ennemies seront contenues.
Les pertes de la journée du 3 seront de 5 tués et 26 blessés.
Les jours suivants les pertes seront du même ordre :
4 : 1 blessé,
5 : 1 tué, 5 blessés,
6 : 3 blessés,
7 : 1 tué, 7 blessés,
8 : 4 blessés,
9 : 4 tués, 18 blessés

Dans la nuit du 9 au 10, le régiment est relevé et va cantonner aux Creutes Marocaines (B4) et à Oeuilly (B5 et B6).

Du 20 août au 20 septembre le régiment sera aux repos à Beuvardes (au nord-est de Château Thierry), puis il reviendra au Chemin des Dames , le secteur étant beaucoup plus calme, jusqu’en octobre où il retournera au repos. Ce seront ensuite les batailles de 1918 dans l’Oise et la Champagne avant sa dissolution en septembre 1918.

Des 3 régiments de réservistes composant la 66ème division en 1914 :
Le 343ème de Carcassonne aura été dissous en juin 1916
Le 253ème de Perpignan en septembre 1917
Le 215ème d’Albi en septembre 1918 

Soldats du 215RI tués au Chemin des Dames entre le 31 juillet et le 3 août 1917

Photo sépulture

Nom

Prénom

Grade

Age

Lieu naissance

Cimetiere

Tombe

Abeilhou

Jean

2ème classe

28

St Nauphary (82)

Oeuilly

775

    

Amilhau

André

S/Lieut

24

Cordes (81)

Oeuilly

1099

Andre

André

2ème classe

    

    

Oeuilly

  815  

Azemar

Antonin

2ème classe

33

Le Verdier (81)

Oeuilly

777

    

Bals

Dominique

Caporal

27

Montauban (82)

    

    

Bignolles

Armand (Arnaud)

2ème classe

30

    

Oeuilly

819

Billes

Alban

2ème classe

30

Castet Arrouy (32)

Oeuilly

826

Bonafous

Irénée

2ème classe

    

    

    

  776  

    

Boudron

Georges

2ème classe

    

    

    

    

    

Brian

Jean

2ème classe

32

Leojac (82)

    

    

    

Cagnac

Léon

2ème classe

26

    

    

    

Calmette

Jean

2ème classe

31

Lausson (47)

Oeuilly

807

Canouet

Pierre

2ème classe

31

St Jean de Thonac (47)

Oeuilly

800

    

Capsie

Jean

tambour

31

Perpignan (66)

    

    

Catalo

Baptiste

2ème classe

30

Missecle (81)

Oeuilly

848

    

Chabbert

Basile

2ème classe

19

Cessenon (34)

    

    

    

Chaloupy

Henri

2ème classe

30

Dunes (82)

    

    

    

Chevrier

Octave

2ème classe

35

Cere (37)

    

    

    

Combel

Basile

2ème classe

31

Loze (82)

    

    

    

Combes

Joseph Urbain

2ème classe

32

Paulinet (81)

    

    

Condat

Louis

2ème classe

29

Lisle sur Tarn (81)

Oeuilly

814

    

Couleau

Auguste

2ème classe

30

Villeneuve sur Lot (47)

    

    

Danjard

Jean

2ème classe

27

Saissac (11)

Oeuilly

835

Delas

Adrien

Caporal

30

Montreal (32)

Oeuilly

799

    

Delrieu

Antoine

2ème classe

31

Castelnau de Monratier (46)

    

    

Desmaux

Julien

2ème classe

30

St Nicolas (47)

Oeuilly

782

    

Desplos

Henri

2ème classe

33

Couffouleux (81)

    

    

    

Dougados

Albert

Caporal

32

Mazamet (81)

    

    

Ducos

Pierre

2ème classe

34

Montesquieu (47

Oeuilly

604

    

Ducros

Jean Ernest

2ème classe

21

Orgues (82)

    

    

Duffour

Jean

2ème classe

    

    

    

    837

    

Esteve

Julien

2ème classe

31

Belesta (66)

    

    

Fabre

Ernest

2ème classe

40

Labruguière (81)

Oeuilly

798

    

Faustin

Germain

2ème classe

28

Montesquieu (82)

    

    

    

Fontaine Vive

Jean J.

S/Lieut

22

Lyon (69)

    

    

    

Franceries

Jean

1ère classe

32

Piquecos (82)

    

    

    

Gardelles

Célestin

2ème classe

    

    

    

    

    

Gautier

Georges

2ème classe

    

    

    

    

    

Geniez 

Firmin

Caporal

28

Les Costes Gozon (12)

Oeuilly

825

Gourgues

Antonin

2ème classe

25

Lizac (82)

Oeuilly

817

    

Jalby

Emile

2ème classe

33

Curvalle (81

    

    

    

Jammes

Julien

2ème classe

    

    

    

    

Jeanjean

Emilien Pierre

2ème classe

20

Paulinet (81)

Oeuilly

831

Larroque

Jean

tambour

31

Montauban (82)

Oeuilly

778

    

Laurent

François

2ème classe

25

Monetay sur Loire (03)

    

    

    

Lescombes

Albéric

2ème classe

    

    

    

    

    

Leygues

Bernard Urbain

2ème classe

31

Duravel (46)

    

    

    

Marignol

Louis Henri

2ème classe

32

Lavaur (81)

    

    

    

Menin

Pierre

Sergent

28

St Honoré (58)

    

    

Menville

François

2ème classe

33

Aurignac (31)

Oeuilly

821

Mercier

Marius

2ème classe

32

Pexiora (11)

Oeuilly

830

Moulis

Gaston

2ème classe

32

Cordes (81)

Oeuilly

806

Pate

Georges

2ème classe

22

Sapognes (08)

Oeuilly

791

Pierre

Paul

2ème classe

38

Plombieres (88)

Oeuilly

846

Pistre

Jean Louis

2ème classe

33

Nages (81)

Oeuilly

853

Pratviel

Adrien

2ème classe

25

Brens (81)

Oeuilly

816

    

Pujol

Jean

Sergent

24

Elne (66)

    

    

    

Rayssac

Félix

1ère classe

31

Valence d'Agen (47)

    

    

Renard

Lucien

Sergent

    

    

    

833    

    

Ribes

Jacques

2ème classe

31

Saint Esteve (66)

    

    

    

Royer

Joseph Jean

2ème classe

    

    

    

    

    

Saboulart

François

2ème classe

34

Valence (82)

    

    

    

Salleron

Pierre

Capitaine

32

Chateauroux (37)

    

    

Soliva

François

1ère classe

31

Sorède (66)

Oeuilly

802

Viguie

Pierre

2ème classe

33

Venes (81)

Oeuilly

832

 


Le cimetière d'Oeuilly (Aisne)