CORPS FRANC DU
SIDOBRE
Lettre du Capitaine PIREAUD
Témoignage
du 11 mai 1983 à LYON
Du
Capitaine Camille PIREAUD ( alias COUDERT )
Pour
les opérations en août 1944 Du CORPS FRANC DU SIDOBRE
A.S GROUPE COUDERT
CORPS FRANC DU SIDOBRE LYON le 11 mai 1983
Cher ami,
Je suis sur que cette lettre fera
des mécontents, mais qui puis-je ?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Je ne pourrais pas être avec vous pour les cérémonies prévues au cours de votre
Congrès Annuel, mais je suis sur que le Président BERTRAND me remplacera
facilement auprès des autorités aux qu’elles il exprimera mes remerciements
pour le concours qu’elles apportent à notre Amicale et aux cérémonies qu’elles
honorent de leur présence en y participant.
Ne pouvant être parmi vous aux
réceptions prévues par les Municipalités de CASTRES et MAZAMET, voici quelques
détails concernant la Libération de ces deux villes et la réception de nos Amis
Américains.
« Sur ordre verbal du Commandant HUGUES la réception et
l’hébergement du
détachement Américain a été
préparé au P.C du C.F.SIDOBRE, c’est le
Président
BERTRAND, à l’époque mon Lieutenant Adjoint, qui a
organisé la réception au
champagne.
J’ai mis à la disposition
permanente du détachement Américain le peloton WEILL avec les moyens de
transport du C.F.SIDOBRE dont il auraient besoin pour accomplir leurs missions
et ce, jusqu’à la libération du Département.
Le
groupement de l’A.S/CF.SIDOBRE
à sa place, à défilé à CASTRES
devant les Autorités Françaises et Américaines,
en tête des éléments français, juste
derrière le Détachement Américain.
La reddition de la garnison
Allemande occupant la ville de CASTRES est bien connue, du moins je le pense.
Ce qui l’est moins c’est que le matin, à la Mairie de CASTRES , c’est moi qui
signait les autorisations de circulation et sorties de la ville aux commerçants
qui allaient chercher du ravitaillement à la campagne pour la population de la
ville. L’A.S encerclait CASTRES. Un officier Allemand était présent et j’ai eu
du mal à le protéger de la foule.
A la libération de la ville de
MAZAMET, le C.F.SIDOBRE à joué un rôle important, tant par les effectifs
engagés dans le combat contre les Allemands et celui que j’ai tenu.
Le Chef d’Escadrons d’AUDIBERT de LUSSANT qui commandait l’ensemble des troupes
engagées dans le combat contre les Allemand, m’a demandé de rester près de lui
et a passer le commandement de mon groupement à mon second, le Lieutenant
BERTRAND.
C’est en qualité d’officier adjoint
que j’ai, aux côtés du Chef d’Escadron assisté aux entretiens qui ont décidé le
Commandant de la colonne Allemande à déposer les armes et cesser le combat, les
honneurs militaires devant être rendus.
Désigné par le Chef d’Escadron
d’AUDIBERT de LUSSANT pour amener la Troupe Française qui devait participer à
cette cérémonie, j’ai prélever sur mon groupement les pelotons CAYLA et
GARRIGUE que j’ai conduit sur le terrain du stade.
Les Allemands et mes Hommes,
alignés sur deux rangs, se faisant face, chaque Commandant à fait mettre ses
Homme au garde à vous et fait présenter leurs armes. Ceci fait, le Capitaine
Allemand et moi nous sommes avancés de quelques pas, l’un vers l’autre et
salués lentement.
Revenus nous placer face à nos Hommes, j’ai commandé aux miens de reposer leurs
armes et de se mettre au repos. L’officier Allemand s’est adressé à ses Hommes
et prononcé quelques paroles qui ont été suivies d’un HEIL HITLER à pleine voix
par tous les Allemands. L’officier salua ses hommes et, rang par rang, chaque
soldat jette son arme, en tas, sur le sol. Un Lieutenant de gendarmerie, en
tenue, a assisté à la fin de la cérémonie, je ne l’ai pas vu avant.
Laissant le commandement de mes
deux pelotons au Lieutenant CAYLA, je me dirigeait vers la sortie du STADE et
voyait arriver une voiture auto ( MERCEDES ) qui s’arrêta devant moi. Il y
avait le Capitaine Allemand MÄRZ et l’Aspirant François LEJEUNE qui me
présenta l’officier Allemand qui venait pour inviter la Colonne Allemande à se
rendre, ce qui était déjà fait. MÂRZ, devant l'Aspirant LEJEUNE, me tendit la
main en me disant « c’est vous le Capitaine COUDERT ?…Il y a longtemps que je
vous cherchais…Ce que je savait, bien sur, mais ne m’évita pas un léger froid
dans le dos en entendant ses paroles.
Peu
de temps après ces
événements, je reçois l’ordre de partir
immédiatement à d’ALBI (je n’ai donc
pas assisté au fameux repas de MAZAMET qui a
défrayé la chronique).
REALMONT pour interdire l’accès
de cette ville à une colonne Allemande venant Nous embarquons dans nos
véhicules de transport et arrivons sur les emplacements déjà occupés lors d’une
précédente alerte, les hauteurs dominant la plaine de MOUSQUETTE.
Un combat avait eu lieu avant
notre arrivée. D’après renseignements obtenus par les patrouilles envoyées dans
différentes directions, ce serait l’aviation qui aurait mitraillé la Colonne
Allemande. Il y avait sur la route deux carcasses de véhicules incendiés et en
bordure de la route ALBI - REALMONT la tombe d’un soldat allemand.
N’ayant pas de raisons de rester,
puisqu’il n’y avait plus d’Allemands dans la région j’ai rejoint la garnison de
CASTRES et me suis installé au quartier FAYOLLE.
Voilà les quelques éléments
marquants dont je me souviens concernant la libération des villes de CASTRES et
MAZAMET. Il y en a certainement beaucoup d’autres que j’ai oubliés et que vous
compléterez sans doute.
Pour ce qui concerne nos Amis
Américains, BERTRAND se souviendra mieux que moi. Ce que je puis dire, c’est
que le 3éme Peloton WEILL a participé à toutes les opérations aux côtés des
Américains, renforcés ou non et avec l’aide du groupe de transport. Il y a eu
les missions dont ils avaient la charge et celles auxquelles ils ont participé
avec les éléments Français issus de l’A.S de CASTRES – MAZAMET ( LE VINTROU :
attaque du train blindé entre MAZAMET et CASTRES…etc ) chaque fois le
C.F.SIDOBRE était présent avec le 3éme Peloton et des éléments du groupe de
transport du C.F.
Une chose à ne pas oublier, c’est
que pratiquement tous les éléments Français engagés dans les combats venaient
pour la plupart de l’A.S…à part quelques cadres, surgis au moment, ou peu avant
les premiers engagements sérieux précédent la libération. Ces « cadres »
avaient besoin de se mettre en valeur pour éviter les ennuis…
Je ne saurai terminer ce long
exposé de faits anciens sans remercier et féliciter le Président BERTRAND, le
Secrétaire Général GIRONA et tous les membres du conseil d’Administration qui
ont œuvré pour la création et la mise en place de notre Amicale.
Si je désigne nommément Messieurs
BERTAND et GIRONA, c’est qu’ils sont les véritables créateurs de cette amicale,
qui sans eux, n’aurait sans doute pas existée.
Crée pour regrouper les anciens
de l’A.S/C.F.SIDOBRE et conserver cette camaraderie que nous avons connue et aimée,
qui nous a réuni. Il faut absolument que le souvenir des joies et des peines
endurées nous unissent pour le bien de tous et conserver en notre mémoire les
images de nos camarades disparus, que nous n’avons pas le droit d’oublier.
Je vous demande d’applaudir,
comme ils le méritent, notre Président BERTRAND, le secrétaire général GIRONA,
ainsi que tous ceux qui ont aidé et se dévouent encore pour le bien de notre
Amicale.
Soyez assurés que je suis avec
vous tous, au cours de ce 5éme congrès par la pensée et par le cœur. Je vous
souhaite que les heures que vous allez vivre vous rapprochent encore les uns
des autres.
retour sommaire