Né en
1904 à Hauterive, près de Castres, dans une
vieille famille d'où sortit au siècle demier
la fondatrice des "Surs Bleues"de l'lmmaculée
Conception, Emilie de Villeneuve, en cours de canonisation,
I'abbé de Villeneuve participa dès 1930 à
la constitution de la JOCF de Labruguière et devint
rapidement responsable départemental du mouvement.
Avec l'occupation il s'engagea progressivement
dans la Résistance devenant dépositaire du
journal clandestin "Témoignage Chrétien"
dès février 1942 puis diffuseur de "Combat"
dont Charles d'Aragon était le dépositaire
et le chef pour le Tarn. "Aumônier des Maquis du Tarn"
en juin 1943, à la demande de Reille Soult, Chef
départemental des MUR (Mouvements Unis de la Résistance),
guidé par Langlois et Antoine Carceller, il fit la
connaissance des chefs militaires des maquis et notamment
du capitaine de Kervenoaël. avec qui il se lia d'amitié
C'est au maquis "De Lattre de Tassigny"
mis en place à la Jasse de Martinou par Saint Michel,
qu'il rencontrera le 20 avril 1944 Sévenet et Mompezat
qui venaient de fonder le CFMN. Il y sera encore deux jours
après lorsque les allemands venus sur cinquante camions
de Castres et de l'Hérault, attaqueront à
l'aube au prix de lourdes pertes. Le Corps Franc y perdra
cinq des siens et comptera de nombreux blessés. Rude
baptême du feu !
Dès le débarquement et le
regroupement du CFMN, I'abbé de Villeneuve vit en
permanence au Corps Franc dont il partage les fatigues et
les combats, les joies et les peines, prodiguant les soins
aux blessés, accompagnant les morts, soutien moral
de tous, quelles que soient leurs croyances, dans une
atmosphère de fraternité militaire où
son rayonnement spirituel fait merveille.
A l'ultime bataille en terre Tarnaise, le
23 Août 1944, au Pont de la Mouline aux confins de
l'Hérault, contre une puissante colonne ennemie qui
a déjà ravagé Albi et semé la
mort sur son passage, il restera au milieu de la mitraille
secourant les blessés, guidant de la voix ses compagnons
qui protègent le repli en ripostant au
feu nourri des allemands. Quoique blessé lui méme
à la cuisse, il ramènera dans nos lignes un
blessé grave.
Après la fin des combats de la libération
de la Région et la constitution du 1er escadron "Montagne
Noire", au sein du 8° Dragons de la 1ère Armée
Française, il deviendra aumônier du Régiment
qu'il accompagnera en Alsace et en Allemagne jusqu'à
la victoire finale. Titulaire de la Croix de Guerre avec
deux citations à l'ordre de l'Armée, Médaille
de la Résistance Française, Médaille
de la Résistance Polonaise en France, il se verra
remettre la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur
par le Général De Lattre de Tassigny lors
de l'inauguration du Monument-Ossuaire de Fonbruno le 20
juillet 1947.
Il continuera jusqu'à sa mort à
servir sa Foi, en France, en Afrique, en Amérique
du Sud... gardant toujours le contact avec les anciens du
Corps Franc, animant leurs réunions annuelles....
Décédé le 19 décembre
1991, il a été inhumé à sa demande,
au cimetière de Laprade au cur de la Montagne
Noire, auprès d'Henri Sévenet et de Bernard
Jouan de Kervenoaol, ses camarades de combat.